What are the risk factors for collisions between vehicles and wild ungulates: analysis of French national data for red deer (Cervus elaphus), roe deer (Capreolus capreolus) and wild boar (Sus scrofa).
Quels sont les facteurs de risque de collisions entre véhicules et ongulés sauvages : analyse de données nationales françaises pour trois espèces de grands ongulés, le Cerf, le Chevreuil et le Sanglier
Résumé
Collisions between vehicles and wild ungulates red deer (Cervus elaphus), roe deer (Capreolus capreolus) and wild boar (Sus scrofa) become a significant risk to road safety and there is no effective way to reduce them except fencing on motorways. There is currently no count of collisions throughout France, but between 2006 and 2010 the Guarantee Fund of compulsory insurance (FGAO) paid for the expenses of motorists who had suffered a collision with a wild ungulate. This exceptional dataset of 87,241 collisions recorded between 2007 and 2010 allowed us to analyze the distribution of collisions at the national level, differentiate the explanatory environmental factors for these three ungulate species in the same territory. Thus, the proportion of urban areas first and then human population density largely determined the occurrence of collisions with wild ungulates. However beyond a certain threshold of urbanization the frequency of collisions has decreased because too much anthroporopization limits the presence of favorable habitats for ungulates. It was found as expected that collisions in urban areas were more likely with wild boar. Indeed, in recent years, wild boar have tended to colonize areas difficult to hunt, such as brownfields and urban forests. In agricultural areas, there is a higher risk of collision with roe deer, at high altitude with red deer, in the south of France with holm oak forests with wild boar. There was a positive effect of increasing landscape diversity on the average number of collisions. In a highly fragmented environment ungulates move daily between quiet and feeding areas, and these movements may force them to cross roads, increasing the risk of collisions. These results show that mitigation measures should better take into account the species concerned in each risk situation.
Les collisions entre les véhicules et les ongulés sauvages cerfs (Cervus elaphus), chevreuils (Capreolus capreolus) et sangliers (Sus scrofa) deviennent un risque important pour la sécurité routière et aucun moyen ne permet de les réduire efficacement excepté les clôtures comme sur les autoroutes (à condition qu’elles soient étanches). Il n’existe actuellement pas de dénombrement des collisions à l’échelle de la France entière, mais entre 2006 et 2010 le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) a pris en charge le remboursement des frais des automobilistes qui avaient subi une collision avec un ongulé sauvage. Ce jeu de données exceptionnel de 87 241 collisions enregistrées entre 2007 et 2010 nous a permis d’une part d’analyser la répartition des collisions à l’échelle nationale, d’autre part de différencier les facteurs environnementaux explicatifs pour ces trois espèces d’ongulés sur un même territoire. Ainsi, la proportion de zones urbaines en premier lieu, puis la densité de population humaine ont déterminé en grande partie l’occurrence des collisions avec les ongulés sauvages. Cependant au-delà d’un certain seuil d’urbanisation la fréquence des collisions a diminué parce qu’une anthropisation trop importante limite la présence d’habitats favorables aux ongulés. Il a été constaté comme attendu que les collisions en zone urbaine ont été plus probables avec le sanglier. En effet ces dernières années le sanglier a tendance à coloniser les zones difficilement chassables, comme les friches industrielles et les forêts urbaines. En milieu agricole, il y a plus de risque d’avoir une collision avec un chevreuil, en haute altitude avec un cerf, dans le sud de la France en zone à chêne vert, avec un sanglier. Il est apparu un effet positif de l’augmentation de la diversité du paysage sur le nombre moyen de collisions. Dans un milieu très fragmenté les ongulés se déplacent quotidiennement entre les zones de quiétude et de gagnage, et ces mouvements peuvent les contraindre à traverser les routes ce qui augmente les risques de collisions. Ces résultats montrent que les mesures d’atténuation devraient mieux prendre en compte les espèces concernées dans chaque situation de risque.
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